Je veux changer le monde

Je veux changer le monde

Chapitre 4 à 6 de l'anorexie derrière le miroir

 

CHAPITRE 4 BASSE- NENDAZ

 

Quand on est arrivé à la

certitude on éprouve l'une des

plus grandes joies que puisse

ressentir l'âme humaine

 

Proverbe de Louis Pasteur

 

Quatre ans ont passé, je suis entrée dans le monde des grands. Je suis en première année du cycle (7ème primaire) se trouvant à Basse-Nendaz.

 

Nous sommes début janvier 2003. Je me concentre sur ce qu'enseigne la professeur en tentant de ne pas tenir compte des insultes que me dédient mes camarades.

 

- Eh! Résident Evil!

- T'es une grosse vache!

- Tu pues!

- Gros tas de Morve!

- Dents de la mer!

- Decapsuleur!

 

Chaque petites insultes me fait un pincement au ventre et au coeur. Heureusement, sauvée par le gong, l'heure de la récréation sonne. Je saisis mes affaires, les range délicatement dans mon sac. Tout le monde est déjà loin, sauf moi. Je me lève et soudain, *Alain*, le leader de la classe, glisse sa tête dans l'entrebaîllement de la porte, il me regarde, je vis un long rictus cruel s'afficher sur son visage et me dire:

 

- Ce n'est pas des grains de beauté que tu as mais des grains de mocheté. AH!AH! AH! AH!AH!

 

Des larmes douloureuses remplissent mes yeux bleus marine, je susurre ces questions: "Pourquoi..... Pourquoi......Pourquoi???? Je veux crever, laissez- moi crever!....."

 

Je sors en récréation rejoindre ma meilleure amie Sylvie. Notre histoire est assez drôle.

 

On s'est connue à l'école au canton de Vaud, nos pères travaillaient ensemble, nous avons été baptisées le 12 août 1990, dans la même église et on s'est perdues de vue quand nous avons déménagées avec maman et deux ans plus tard, elle a atterie avec ses parents à Aproz et nous nous sommes retrouvées à en cinquième primaire à Fey.

 

On se balade sur la cours en parlant quand soudain:

 

- Eh! Les filles regardez, y a la grosse vache et mon idiote de soeur qui approchent!

 

Vocifère *Fabienne* la soeur de Sylvie à ses copines en nous voyant arriver. Elle est du genre très superficielle, ses seules priorités sont son précieux physique et les garçons.

 

Je me tourne vers Sylvie et lui dis:

 

- Maintenant, ça suffit, y en a marre! Je vais voir le directeur.

 

Je me précipite d'un pas décidé, les dents serrées au bureau du directeur Monsieur *Fournier*, je sonne, il ouvre et je lui explique l'histoire.

 

- Sylvie, je vous prie d'aller chercher votre soeur s'il vous plaît.

- Oui, Monsieur.

 

Elle partit en direction de la porte pour sortir, nous attendons un instant et les voilà qui arrivent: Je peux décryter du gêne sur le visage de Fabienne.

- Fabienne, qu'avez-vous contre Laeticia?

- Rien Monsieur, je vous le jure. Répond-t-elle d'un air innocent

"Petite conne prétentieuse!" pensais-je les dents serrées telles un chien prêt à mordre.

- Vous voyez Laeticia, vous avez dû mal entendre!

Je sentis une grande rage m'envahir tout entière.

"Espèce de connard!"

 

 

TIRE DE MON JOURNAL INTIME

 

                                                                            Le 27 septembre 2002

 

Est-ce-que ma vie va changer? Vais-je continuer à désepérer?

Vais-je comprendre ce que la vie cherche ou vais-je crever sans savoir?

Suis-je invisible?

Suis-je un fantôme?

"Sachez que je suis là! Ouh.....Ouh.... vous me voyez?

Je parle peut-être pas beaucoup, mais j'ai des oreilles pour entendre et un cerveau pour comprendre.

 

Laeticia Roserens 12 ans 1/2

 

 

CHAPITRE 5: MAMAN EST ENCEINTE/ MORT DE QUENTIN

 

Ne pas railler

Ne pas déplorer

Ne pas maudire

Mais comprendre

 

Proverbe de Spinoza

 

Février 2003: Je suis assise à la cuisine avec Ophélie. Maman doit nous annoncer quelque chose, je m'attends au pire.

 

Maman arrive, elle se sert un café, prend une cigarette et s'assoit face à nous. Son regard mêle la joie, l'inquiétude et l'incertitude.

 

- Nous t'écoutons maman, qu'as-tu de si important à nous dire? lui demandais-je

- Hum, je suis enceinte.

 

Je n'en crois pas mes oreilles, je sursaute de ma chaise, je sors de mes gongues.

 

- QUOI? T'AS FAIT EXPRES! Y A DES CHOSES POUR SE PROTEGER!

- Laeticia, j'étais sous contraception. se justifie-t-elle

- JE NE TE CROIS PAS, TU AS FAIT EXPRES C'EST PAS POSSIBLE! JAMAIS SE NE SERA MON FRERE OU MA SOEUR! SE NE SERA A MES YEUX QU'UN INTRUS! Hurlais-je.

- QUE TU LE VEULES OU NON, LA MOITIE DE SON SANG EST LE MIEN! hurle-t-elle

- JE M'ENFOUS AVORTE! lui ordonnais-je

- JAMAIS!

- ET QUENTIN DANS L'HISTOIRE TU Y PENSES? lui demandais-je

- QUENTIN EST PEUT-ETRE MORT, MAIS MALGRE LE BEBE QUE J'ATTENDS, IL SERA TOUJOURS DANS MON COEUR!

- C'EST CA OUAI! L'AVANTAGE C'EST QUE T'AS TROUVE QUELQU'UN POUR ME REMPLACER COMME CA JE PEUX ME SUICIDER SANS REGRET! criais-je en sanglotant

- VAS-Y JE T'AMENE AU RHONE SI TU VEUX! me propose-t-elle

- NON CA IRA JE ME DEMERDERAI SEULE COMME D'HAB'!

 

Je cours dans ma chambre, me jeta sur mon lit et pleurai de tout mon coeur. Le souvenir du dernier jour de mon petit frère Quentin décédé me vient en tête.

 

Ca c'est passé le 22 mai 1994

 

Maman avait mis au monde un petit garçon du nom de Quentin le 24 février 1994. Il a vécu presque trois mois auprès de nous. Le fameux matin du 22 mai 1994, il a décidé de nous quitter pour un monde meilleur.

 

A l'époque, j'avais quatre ans. C'était un jour de week end. Il y avait de l'agitation dans la maison, le téléphone sonnait très souvent. Je suis sortie sur le seuil de ma chambre pour y voir un peu ce qui se passait.

Ce que je vis m'horrifia, j'ai tourné la tête à droite et là j'ai aperçu mon petit frère inerte sur le rebord de la fenêtre. le plus atroce était la couleur de son visage: bleue, violette, verte...... c'était indescriptible.

Maman lui faisait du bouche à bouche, elle essayait de rester calme, ça ne lui réussissait pas. Elle tremblait, elle sanglotait. J'ai avancé d'un pas, le plancher a craqué sous mes pas. Elle s'est retournée subitement, elle m'a fixé de ses yeux rougis par le larmes:

 

- VA DANS TA CHAMBRE! m'a-t-elle ordonnée J'ai obéis, or le mal était déjà

 fait : J'avais vu.

 

Je me suis enfouillie sous mes couvertures. L'angoisse nouait mes entrailles. J'ai entendu papa crier pour la troisième fois au téléphone:

 

- MAIS OUI NOUS SOMMES SURS QU'IL EST BLEU!

 

Quelques années plus tard quand je fus apte à comprendre ce qui c'était passé, j'ai su que l'ambulance n'était jamais venu chercher mon petit frère. C'est papa et maman qui ont du l'emmener à l'hôpital d'Aigle car le même week end il y avait eu un incendie suicide à la secte du temple solaire donc les ambulances ainsi que les hôpitaux étaient débordés.

 

Voilà pourquoi, je ne puis accepter ce bébé qui va venir au monde au mois de juin. Il va remplacer Quentin dans le coeur de maman et je refuse.

 

 

 CHAPITRE 6: DISPUTE ENTRE MES PARENTS/ LE VIOL

 

Sois heureux un instant

Cet instant c'est ta vie

 

Proverbe d'Omar Khayâm

 

Nous sommes vendredi, ma semaine a été horrible, enfin dirais-je plutôt la routine : insultes, tabassement etc.....

 

Ma soeur et moi devons aller chez mon père comme chaque week-end sur deux. Je détéste y aller, il est pratiquement jamais là, il ne prend jamais congé lorsque nous sommes chez lui. Il y a deux mois, j'ai été témoin d'une scène épouvantable.

 

Nous étions toutes les trois dans la voiture à papa : maman, Ophélie et moi, en direction Martigny. Maman avait demandé à papa de la pousser à la gare à Martigny afin qu'elle puisse prendre le train pour aller chez ma marraine au Juras à Delémont. Elle criait sur papa car il ne respectait pas ses gardes et qu'il n'était jamais à la maison quand nous étions chez lui, qu'il pouvait de temps en temps prendre congé pour nous. Papa en a eu vraiment marre, il a provoqué un crissement de frein en faisant un dérapage et il a hurlé :

 

- NON DE DIEU DE PUTAIN DE MERDE!!!

Il l'a giflé, elle lui a rendu. Ophélie s'est mise à pleurer. Ils s'insultaient, ils s'assenaient de coups. Moi, de mon côté je me suis mise à trembler de tous mes membres. J'ai tenté d'ouvrir la portière, en vain, mes mains tremblaient trop pour réussir à viser la poignée.

 

- SORS DE LA VOITURE! A ordonné papa à maman.

- LES FILLES VENEZ! nous invita maman.

- NOUS VOUS RESTEZ! Cria papa.

 

Malgré le commandement de notre père, nous avons préféré suivre maman. Maman m'avait souvent dit que papa lui tapait parfois dessus quand ils étaient encore ensemble. Je fabulais bien trop mon père pour la croire et ce jour-là, je me suis retrouvée sous le fait accompli.

Tout en la suivant, je pleurais et lui dis:

- Je te crois maintenant maman, je te crois!

Nous marchions bras dessus, bras dessous. Papa n'était pas encore parti, je ne sais pas ce qu'il attendait.

- Tu me crois maintenant ma puce?

- Oui, maman.

- Ecoutez allez avec lui, vous le voyez déjà pas beaucoup donc faite un effort.

- Non, je ne veux pas maman, je veux rester avec toi. refusa Ophélie.

- Non, allez-y s'il vous plaît, on se voit demain de toute façon.

- Oui, d'accord.

 

Je n'avais aucune envie de rejoindre mon père qui nous attendait, il me faisait peur en ce moment. Ma soeur et moi l'avons tout de même rejoins, la peur au ventre.

 

La route jusqu'à Massongex, se passa dans le silence des plus complets. Mon père et moi pleurions en silence.Je ne pourrai pas supporter de rester une nuit chez lui, ni même une heure.

 

Lorsque nous sommes arrivés chez lui, je l'ai vu marcher vers sa petite amie Rê, un chouette femme tout droit venue du Brésil. Elle est bien bronzée, ses cheveux sont crépus, elle est pas très grande et ses yeux sont d'un noir de jais. Quand elle vit mon père approcher d'elle en sanglot, j'ai décrypté de l'incompréhension et de l'inquiétude sur son visage.

 

- Qu'est-ce-qui c'est passé? demanda-t-elle

Ophélie et moi nous nous sommes enfermées dans notre chambre. J'ai pris mon natel et j'ai appelé le meilleur ami à maman Christian afin qu'il vienne nous chercher chez notre père. Je lui ai raconté ce qui c'était passé.

" Ok, j'arrive dans vingt minutes je suis là"

Au bout d'un petit moment, Rê est venue dans notre chambre, elle s'est assise à nos côtés.

 

- Stéphane m'a dit ce qui c'était passé. Il est très honteux, triste et vraiment désolé. Moi, aussi quand il m'a raconté, j'ai été fâchée contre lui. Vous avez peur maintenant?

Ophélie et moi hochons la tête de haut en bas.

- Je suis désolée.

- Rê, j'ai appelé le meilleur ami à maman pour qu'il vienne nous chercher pour nous ramener à la maison car il me faudra du temps pour digérer ce qui c'est passé et j'ose pas le dire à papa que nous partons.

- Je comprends, je vais lui dire.

Elle est sortie, a fermé la porte. Quelques secondes plus tard, mon téléphone sonna, c'était maman.

 

" Christian m'a dit qu'il venait vous chercher pour vous amener à la maison"

- Je suis désolée maman, mais j'ai peur il faut absolument que je rentre à la maison au plus vite"

" Je comprends et j'accepte mais n'oublie pas que malgré tout ça reste votre papa"

- Oui, je le sais.

" D'accord alors on se voit demain, tu t'occupes de ta soeur, lui donner à manger, la baigner et la coucher"

- Pas de problèmes, je ferai tout ça!

 

Christian m'a envoyé un message pour me dire qu'il était en bas et qu'il nous attendait.

- Ophélie, on retourne à la maison.

Je vis sur elle qu'elle était encore sous le choc. Nous avons saisi nos affaires et nous sommes dirigées vers la porte d'entrée. Rê est venue à notre rencontre.

- Je suis vraiment désolée les filles et Stéphane l'est encore plus.

- Je sais Rê, mais malgré tout il reste notre papa.

Elle a souri et nous a salué. Nous ne prîmes même pas la peine de dire au revoir à papa, on lui en voulait encore bien trop.

 

Je suis en train de ressasser ce souvenir lorsque un klaxon retentit. Papa est arrivé.

- Ophélie, papa est arrivé, on y va!

- J'arrive.

 

Ophélie lui avait vite pardonné, elle adore son père et ça personne ne dira le contraire tandis qu'entre lui et moi entre autre cet événement du mois de décembre ça n'a jamais été l'amour fou. Il m'a régulièrement sous-estimée, il me donne souvent des responsabilité que seule une adulte peut accomplir et il ne s'est que très rarement occupé de nous.

Maman n'est pas là, elle travaille comme sommeillère au tea room Zen Häusern. Notre père nous attend devant sa renault Turbo grise. Il est rondelet, il a la calvitie, c'est une personne qui aime plaisanter sur tout et n'importe quoi.

 

- Salut les filles ça va?

- Oui. répondit Ophélie

 

Nous nous installons dans l'auto, je lui pose la question habituelle :

 

- On fait quoi ce week-end?

- Ce soir, nous sommes invités à manger raclette chez *Alice* et *Patrick*.

"Patrick, ce prénom a fusé dans mon cerveau telle l'impact d'une balle de colt. Des mots, des flash, des images me hantèrent. Je reviens cinq ans plus tôt:

 

J'avais huit ans.

 

Ce jour-là, je finissais l'école à 15h15. En ce temps-là, je vivais dans un petit village "Arveyes", qui se situait un peu plus bas que Villars-sur-Ollon, une fabuleuse station de ski.

Je devais me rendre chez ma baby sitter car mes parents travaillaient. Une fois arrivée chez elle au chalet "Le Slalom", j'ai frappé à la porte et elle est venue m'ouvrir.

- Salut Laeticia. Me salue-t-elle de sa voix criarde et canardante.

- Bonjour nanou.

C'était le surnom que je lui donnais.

- Tu désires boires quelques chose?

- Oui, un verre de sirop s'il te plaît.

Elle m'apporté mon verre et m'a annoncé qu'elle devait partir faire les courses.

- J'en ai pas pour long, tu peux rester là?

J'ai acquiescé.

- D'accord et si tu as besoin de quoique se soit, *Patrick* est au galetas.

- D'accord. répondis-je.

 

Patrick et *Alice* avaient trois fils, *Laurent* le cadet des trois, *Arnold* celui du milieu et *Nathan* l'aîné. Tout trois faisaient du hockey, d'ailleurs à ce moment-là, ils étaient à leur cours.

Patrick et Alice étaient de très bons amis à mes parents, surtout à mon père car maman ne partageait pas vraiment cette amitié même si à l'époque où mes parents étaient encore ensemble, elle allait partager des repas chez eux avec papa simplement par respect. Nous sommes partis en Espagne avec cette famille, ils étaient présents à mon baptême, et c'est chez eux que nous avons partagé le repas pour le baptême à ma petite soeur. Bref, de bons amis quoi.

 

Alice est partie faire ses commissions, elle n'aurait jamais dû me laisser seule avec l'homme qui jouait avec son petit train éléctrique au galetas. Aujourd'hui ma vie allait s'écrouler car un événement tragique et inhumain me laissera traumatisée à vie.

 

- Laeticia ça va? me questionna une voix venant d'en haut

- Oui, ça va

- Tu peux monter un instant, j'ai quelque chose à te montrer.

- J'arrive.

 

Je me suis levée sans méfiance, j'adorais Patrick, il était drôle, il me faisait souvent rire. C'était quelqu'un de qui on ne pouvait pas avoir peur. Je me suis dirigée vers les escaliers qui menaient au galetas. C'étaient le genre d'escalier encastrés dans le plafond, il fallait tirer une corde pour les faire descendre. A ce moment- là, ce n'était pas nécessaire puisqu'ils étaient déjà en bas. Le galetas se trouvaient, en dessus du corridor qui se situait entre l'entrée du chalet, le salon et la cuisine.

Je suis montée, les marches étaient raides, j'étais obligée de m'agripper à la rambarde.

En arrivant au sommet, ce que je vis me remplis d'admiration, une grande maquette de trains éléctriques faisait le tour de la petite pièce dans laquelle on arrivait une fois en haut.

- Alors ils te plaisent mes trains?

- Oui, beaucoup.

- J'en ai d'autres, tu veux les voir? M'interrogea Patrick enjoué.

- Oui

- Alors viens!

 

Nous sommes rentrés dans la pièce à côté représentant une chambre avec un lit, une télé et une console de jeux. Je n'ai jamais vu les autres trains.

Il m'a prise par la main et m'a entraînée vers une petite porte insérée dans un mur boisé, il la ouverte et m'a poussé à l'intérieur avant de s'y glisser lui-même. Il faisait horriblement noir dans ce minuscule réduit, je ne voyais rien et je détéstais le noir complet, j'ai commencé à angoisser.

 

- Ton pantalon est déboutonné. Attends je te le rattache!

Il a fait semblant de reboutonner mon jeans, au contraire il l'a déboutonné, l'a baissé ainsi que ma petite culotte et a soulevé mon t-shirt.

Qu'est-ce-qu'il faisait, je l'ignorais, je savais juste que ce n'était pas bien. J'avais peur, j'étais paralysée. Je sentais sa main glisser entre mes cuisses, aller d'avant en arrière. Je tentais de bouger et de crier or aucun son ne parvenait à sortir de ma bouche, j'étais comme muette. Avec une de ses mains, il me touchait et de l'autre il me plaquait au sol, je ne pouvais plus bouger ni remuer. Il était bien trop fort pour mon petit corps d'enfant.

Il a posé sa main et ses doigts sur ma poitrine. Ces mains me donnaient l'impression d' être des serres acérées me lacérant jusqu'au sang. Il n'a pas cessé de me torturer, je sentais sa langue humide parcourir mon corps. J'étais complètement impuissante.

La chose la plus horrible qu'il ait pu me faire subir est l'instant où il s'est allongé sur moi, un grosse douleur m'envahissant le bas-ventre et surtout mon sexe faisant penser à un chalumeau allumé entrant dans mon corps à vif. Je l'ai supplié d'arrêter, mais de ses mains il créa un baillon. Il était sourd à mes supplications. J'avais mal, je souffrais. Il ne stoppait pas son petit manège: avant....arrière.....

 

Pourquoi me faisait-il ça? Pourquoi, pourquoi....................?

 

Pourquoi m'a-t-il fait ça? Pourquoi cette souffrance qu'il m'a offerte gratuitement? J'avais l'impression que cette douleur ne s'arrêterait jamais.                                 

CETTE HOMME M'A ARRACHE MON INNOCENCE!!!!

POURQUOI?????????????

 

Personne n'a été au courant de cette histoire, je suis restée coi six ans durant, jusqu'au jour où la vérité a enfin eu la puissance d'éclater.

 

 

TIRE DE MON JOURNAL INTIME

 

                                                                                               Mardi, le 27 décembre 2005

 

18h45: Qu'ai-je fait pour que tu entres en mon corps Satan? Lorsque j'avais huit ans. Tu m'as violée, tu as pris ma vie et mon âme ce jour-là. Tu es entré en mon corps, en m'offrant la souffrance que je subis chaque jour depuis huit ans. Tu as fait de ma vie, un véritable calvaire. Tu as vendu mon corps au Diable.

Ma tête est hantée par les images du jour ou toi tu te procurais du plaisir pendant que moi j'étais paralysée, impuissante et en train de souffrir.

Ce jour-là, tu as fait de moi une petite fille devenue grande: un être sali et impuissante face aux problèmes de la vie ainsi qu'à ses plaisirs.

A cause toi, je n'ai qu'une envie: dire Adieux aux gens que j'aime et partir très loin.

 

                                                                                               Laeticia Roserens 16 ans

 



31/03/2011
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