Je veux changer le monde

Je veux changer le monde

Dans les yeux du guépard début d'un roman que je suis en train d'écrire

Roman                                                                                                       Laeticia Roserens

 

DANS LES YEUX DU GUEPARD

 

Le regard d’un chat est très profond, le regard d’un tigre est très menaçant, le regard d’un lion est très royal mais le regard d’un guépard est bien plus que tout ça : il est majestueux, royal, profond et menaçant.

 

L’agilité qu’il prouve quand il apporte avec lui ses proies dans les arbres. Sa vitesse d’endurance qui atteint un peu près 100 km/h, son allégresse quand il court. Son silence, lorsque il épie une victime. Tout cela signifie «  Le guépard »

 

 

 

CHAPITRE 1

 

Les bombes éclatent au loin, les balles des fusils résonnent en écho dans l’air, une harmonie de tambours de guerre et de fifres, des chants de cris agonisants complétant un magnifique orchestre. Des membres sont séparés de leur corps d’origine, le sol est orné d’une peinture rouge sang, des femmes tiennent dans leur bras des enfants inertes, elles hurlent leurs douleurs, des hommes s’accroches aux cadavres de leur bien aimée en s’égosillant, des animaux de compagnie ont la carotide tranchée, la langue dehors, des jeunes adolescentes agonisent pendant que de valeureux soldats se jettent sur elles pour se détendre en se vidant en elle, des vieilles personnes se font torturées et ensuite assassinée.

 

Loin de cet affreux spectacle, une jeune fille d’une vingtaine d’années, vêtue d’un sari orange portant un nouveau né emmailloté dans un drap de soie jaune tente de fuir. Elle court à en perdre haleine, des gouttes de sueur perlent son front à la peau noire, des larmes coulent le long de ses joues. Un soldat l’aperçoit, il lui crie des mots incompréhensibles, elle accélère le pas mais il la rattrape, la saisit par le bras le lui tord jusqu’au moment où un craquement d’os cassé retentisse. Elle émet un cri déchirant, pourtant trouve la force d’envoyer un coup de pied dans les parties intimes du bourreau et reprend sa course. Elle s’enfonce dans la forêt où pleins de bêtes sauvage essaient de la freiner : des serpents tentent de la mordre, des tarentules agitent leurs pinces croyant que le repas est servi, des lionnes pensent que c’est une gazelle alors la pourchassent.

 

La jeune fille, est prête à abandonner car elle est bien consciente que ses chances sont réduites. Elle finit par stopper sa course devant un gîte où des bébés guépards chahutent. Elle s’écroule sans lâcher le nouveau né, elle prie son Dieu que les lionnes rebroussent chemin et la laisse mourir en paix. Et comme si ses paroles avaient été entendues, un miracle se produisit.

 

La maman des petits guépards sort du gîte, elle se met devant la fille terrorisée comme protection. Les lionnes, sont là en face de leur cousine tachetée. Elle émet un énorme rugissement qui n’intimide pas pour autant les cinq lionnes. Elle tente une autre tactique, elle les regarde droit dans les yeux d’un air menaçant afin de leur faire comprendre que si elles s’insistent elle sera obligée de les attaquer. Comprenant le message, elles n’insistent pas et s’en vont car elles savent que ce guépard est différent des autres guépards.

 

La maman guépard s’approche de la fille encore transis de peur. Elle la regarde droit dans les yeux et là, une grande chaleur envahit la malheureuse, une grande sérénité s’empare d’elle comme un grand rayon de soleil, son cœur s’emplit de bonheur malgré sa mauvaise posture. Elle tend son nouveau- né au guépard afin qu’elle s’occupe de lui et finalement perd connaissance.

 

 

CHAPITRE 2

 

La féline prend le bébé à la même manière qu’elle prit les siens quelques instants après et tire la femme par le bout de son sari à l’intérieur du gîte pour la protéger. Elle savait que cette jeune femme n’était pas morte juste évanouie de fatigue. Elle lèche ses blessures de sa langue rose et se couche auprès d’elle pour lui tenir chaud tout en allaitant ses petits ainsi que le petit humain.

 

La nuit arrive, Le guépard prend congé et part à la chasse en laissant tout ce petit monde dans le gîte en sécurité. Lorsqu’elle revient, la femme est toujours sans connaissance, le petit humain pleure se qui lui fait rabattre les oreilles car ce son est trop aigu pour son ouïe très fine et le lèche partout pour le calmer, ce qui marche triomphalement.

 

La femme humaine finit par se réveiller, en voyant la femelle guépard elle prend peur et se serre contre les parois du gîte. Pour la rassurer, le guépard pousse du bout de sa truffe un morceau de viande de zèbre, ou de la chair pendait encore. La jeune fille regarde le cadeau que lui offre ce gros chat en face d’elle. Le guépard voyant la réticence qu’éprouve la fille se retourne et saisit le nouveau né par un bout de drap de son vêtement et le lui tend. Toujours méfiante la maman humaine se rapproche et prend délicatement le bébé qui avait ses yeux noirs grands ouverts pleins d’admiration. Elle le serre contre son cœur et s’approche doucement de la maman guépard et lui donne une petite caresse comme signe de remerciement. A cette tendresse, la petite féline ronronne tels ses cousins les chats. Finalement elle plonge son regard dans celui de la jeune humaine et ainsi naît une grande amitié entre une humaine et un guépard. Elles endorment l’une contre l’autre. La femme son petit serré contre elle, la mère guépard ses quatre petits contre ses mamelle encore allaitant.

 

 

CHAPITRE 3

 

Le soleil est haut dans le ciel, il est un peu près midi, quand les deux mamans se levèrent. La maman humaine parlait à son petit bébé dans une langue connue par la maman guépard qui avait déjà entendu des humains parler ainsi à leurs progénitures. D’un regard attendrissant, elle observe cette femme balbutier avec son petit amour qui murmure des « Areu, Areu… ». La maman guépard, voudrait bien savoir comment cette femme et cet enfant se nommait, le seul moyen était la transmission de pensées qui était un de ses talents le plus développé. Elle ferme ses yeux en amande et se concentre.

 

«  Comment t’appelles- tu ? » La femme sursauta et se retourna.

-          Qui a dit ça ?

«  C’est moi »

-          Qui moi ?

«  Je suis là en face de toi »

Elle jeta un regard curieux à la petite féline, elle fut abasourdie.

-          C’est toi petite guéparde qui vient de me parler ?

«  Oui, mon enfant c’est moi »

-          Mais euh…comment tu fais cela ? Sans bouger les lèvres, sans un seul geste ?

«  Je dialogue par la pensée, à croire que tu n’as jamais vu ça »

-          A dire vrai….Non, je n’ai jamais été témoin d’un événement si…bizarre !

«  Le bizarre n’existe pas mon enfant, seul la différence existe »

-          Oui, et est- ce- que moi je peux te parler par la pensée ?

«  Un jour tu le pourras, quand tu auras atteins le niveau super-lumineux »

-          Le quoi ? qu’est- ce- que cela veut dire ?

«  Cela signifie, que ton esprit n’a pas encore développé toutes ses capacités pour se vider et s’éloigner de ton corps physique. En d’autres termes, tu n’as pas encore assez de sagesse pour atteindre ce niveau. »

-          Y a-t-il d’autre niveau avant celui là ?

«  Oui, mon enfant. Il y a le stade sous- lumineux qui veut dire que tu es encore une personne trop préoccupée par tes problèmes et que tu n’arrives pas encore faire reposer ton esprit. Tu as le stade lumineux, qui veux dire que tu es entre la réalité et la spiritualité et finalement le sur- lumineux ou tu es totalement libre, enfin ton esprit est libre et grâce à cela tu peux entrer dans l’Eveil »

-          L’éveil ?

«  Oui, l’éveil. As- tu déjà lu chaque ligne de l’histoire de votre Dieu, Bouddha, as- tu déjà cherché à comprendre sa vie. Lui a connu l’Eveil et c’est grâce à cela qu’il est devenu votre Dieu à tous »

-          Non, je n’ai jamais vraiment connu l’histoire de mon Dieu.

«  Alors tu me dis que tu pries un Dieu, que tu ne connais même pas ? »

La jeune fille hoche la tête de haut en bas.

-          Peux- tu me la raconter ?

«  Oui, je le peux, mais une faveur en échange : Je te demande ton prénom et celui de ta progéniture »

-          Saïnu, et mon amour qui est une fille s’appelle Sidaüm.

«  C’est très joli, sais- tu que le début du prénom de ta fille correspond au vrai prénom de Bouddha qui lui s’appelait en réalité Siddharta »

-          Ah ! Bon je l’ignorais.

«  Siddharta était le prince de l’Inde, il vivait dans le confort. Jamais il n’avait dépassé les frontières du château. Tout comme toi, il ignorait tout de ce qui se passait plus loin que le bout de son nez. Ses parents refusaient de le laisser voir ce qu’il se passait derrière le mur : La douleur, la misère, le chaos, les guerres etc… Il ne savait rien et à l’âge de dix- sept ans, il a décidé de désobéir et il est parti voir de l’autre côté du miroir. Au départ, ce qu’il vit, lui fit peur mais au lieu de fuir, il voulait en voir davantage pour comprendre pourquoi les humains se comportaient de la sorte. Avec ses habits d’or et tous ses bijoux qu’ils portaient, les miséreux le regardaient comme un monstre, alors il offrit sa tunique d’or à un clochard et ses bijoux à une vieille femme en échange de leurs haillons. Il s’en vêtit, et continua son voyage à la conquête de quatre vérités. Sais- tu lesquelles elles étaient ? »

-          Non, je ne sais pas. Répondit honteusement Saïnu.

«  Je n’en aurai pas douté. Les quatre vérités étaient : 1)la vérité sur la douleur 2) la vérité sur l’origine de la douleur 3)la vérité sur la cessation de la douleur 4) la vérité sur le chemin qui mène à l’abolition de la douleur. Car il faut que tu saches que tu accueilles en toi le mal et tu le transformes en bien. Car le mal n’existe pas, mais seulement la force non transformée tu comprends ?

-          J’essaie oui.

«  Finalement, au fur et mesure qu’il poursuivait son voyage, il est arrivé vers un arbre qu’on appelait le Boudi. Il se mit en tailleur dessous et resta des jours, des semaines, des mois sans manger, sans boire, juste à méditer et c’est là qu’il connut l’Eveil et qu’il l’enseigna à plusieurs adeptes qui génération après génération poursuivait son enseignement pour qu’il ne meurt jamais et on l’appela Bouddha »

-          Jamais, je n’avais entendu une si jolie histoire. Je ne la connaissais vraiment pas. Et toi qu’elle est ton nom et à tes quatre petits ?

«  Nous ne sommes pas qu’un prénom mon enfants, nous sommes bien plus. Nous sommes de l’azote, de l’eau, du gaz carbonique, des sentiments, des émotions et du sang. »

-          Je t’ai donné le nôtre, donc donne- moi le tien s’il te plaît. Je ne vais pas sans cesse d’appeler guéparde.

«  Oui, tu as raison, Je m’appelle Taï, et mes enfants n’ont pas de noms »

-          Mais pourquoi ça ?

«  Car dans trois mois, ils partiront vivre leur propre vie loin de moi en solitaire. Ils n’auront plus besoin de moi »

-          C’est bien triste.

«  Non, mon enfant, c’est la loi de la jungle »

-          J’ai oublié de te remercier pour ce que tu as fait pour nous. Tu nous as sauvé la vie Taï ! Merci infiniment !

«  Oh ! Mais ceci est mon devoir »

-          Ton devoir ?

«  Oui, je suis la sage de la jungle, c’est pour cela que les lionnes ont fui hier. Elles savent qui je suis. Elles savaient que si elles m’avaient fait du mal, tous mes adeptes se seraient jetés sur elles. »

-          Tu as des adeptes ?

«  Oui, de toutes sortes, de toutes races ! »

-          On pourrait presque croire que tu es la réincarnation même de Siddhartà.

«  On pourrait le croire oui, et pourtant je ne suis qu’un petit guépard comme une autre qui vit de sa chasse, qui a des prédateurs et qui éduquent ses petits » dit- elle en dirigeant sa tête vers ses petits lovés les uns contre les autres.

-          Non, tu n’es pas un guépard comme les autres, car aucun autre guépard ne m’a jamais parlé.

«  C’est parce- que tu n’as pas cherché à l’écouter. Vous humains, vous n’utilisez pas souvent votre cerveau sauf lorsqu’il s’agit de détruire et de polluer, mais nous les animaux nous avons tous ce pouvoir de télépathie. »

-          Tu as raison, les Hommes sont programmés pour détruire et anéantir. Regarde !

Saïnu, pointe son doigt en direction de la fumée noire et du ciel rougis par le feu et vers l’odeur du cadavre brûlé. Mais pourquoi, ne m’as-tu pas toute de suite parlé hier, j’aurai été moins terrorisée.

«  Car tu n’aurais pas pu entendre, tu étais trop débordée par tes émotions. »

-          Et c’est mal ?

«  Oui, car les Hommes dès qu’ils sont dépassés par leurs émotions, ils ne sont plus humain ils deviennent des monstres »

-          Pourquoi ?

« Car les émotions les rendent tristes, en colère, dégoûtés et joyeux. Ce qui souvent leur fait perdre la raison »

-          Je crois que je comprends, par exemple ceux qui sont tristes sont prêts à mettre leur vie ainsi que celle des autres en danger, ceux qui sont en colère sont capables de tuer leurs prochains pour satisfaire leurs propres désirs personnels, le dégoût peuvent les mettre dans un état suicidaire et dépressif et les gens joyeux sont capables de faire du mal à autrui afin que leur bonheur ne disparaisse pas.

«  Oui, tu comprends gentiment »

-          Je veux en savoir plus, enseigne- moi tout s’il te plaît !

«  Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »

-          J’ai déjà vu ce proverbe quelque part.

«  Oui, c’est fort possible. Je l’ai lu un jour que je cherchais à manger vers les villes humaines. C’était un livre jeté à la poubelle, je crois que ça se nommait « Les Fables de La Fontaine. Je ne savais pas que les fontaines écrivaient. »

 

Sinaï éclata de rire.

-          Mais non, c’est le nom de l’écrivain Jean De La Fontaine.

«  D’accord, nom très bizarre certes. Bon, je dois aller rendre visite à mes adeptes. »

-          Je peux venir ?

«  Oui, j’allais te le proposer, pour te montrer un peu le fonctionnement de notre très long enseignement »

-          Mais toi tu sais déjà tout.

«  Non, aucun être ne sait tout même lorsque nous mourons, nous ne savons pas tout ! »

-          Y a-t-il une vie après la mort ?

«  Cela dépends à quoi tu crois dans ton vivant. Si tu penses qu’après il y aura rien et bien tu décéderas et il n’y aura plus rien. Si tu penses qu’il y une réincarnation et bien il y en aura une. »

-          Et dans la religion du bouddhiste c’est une croyance de réincarnation n’est- ce pas ?

«  Oui, mais attention si tu es humain, tu ne te réincarneras pas en animal et vice- versa. Nous avons tous un cycle de sept karmas. »

-          Je ne comprends pas

«  Tu meurs tu recommences ta vie et ainsi sept fois consécutives. La vie est un éternel recommencement, tu fais des erreurs, tu auras plusieurs chances de les réparer. »

-          Je vois et si on n’y arrive pas.

«  Rares sont les gens qui durant leurs sept karmas n’y arrivent pas »

-          Ah bon !

«  Oui, car les êtres durant leur première vie sont nouveaux sur Terre, ils ne savent pas encore comment ça marche. Disons que la première vie est un brouillon une notice d’emballage. Après au fur et à mesure qu’ils recommencent, ils deviennent des professionnels dans le domaine et au bout du septième karma, ils font de petites erreurs mais bénignes qui ne sont pas à réparées. »

- Je vois.



26/04/2011
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