Je veux changer le monde

Je veux changer le monde

Début du livre que j'ai écrit de l'épilogue au chapitre 3 ces mon autobiographie

L'ANOREXIE DERRIERE LE MIROIR

 

 

J'ai froid... si froid... j'ai peur...si peur... D'où vient cette froideur qui me transit et me fige dans l'obscurité de la nuit?

 

Le silence de mes secrets me noient dans un un cauchemar sans fin. Est-ce la mort qui m'appelle dans le but que je la suive sur le chemin de la paix et de l'éternité. Je la sens, elle m'attire. Je sens son étreinte glaciale s'agripper à mon poignet, j'aperçois la route sinueuse qui mène au monde des Enfers. Dois-je la suivre ou lui résister?

 

* Tout les prénoms entourés d'un asterisque sont des prénoms d'emprunt car il n'est pas de mon droit de prendre des vrais nom sans permission*

 

CHAPITRE 1: INTRODUCTION

 

"Tu ne dois pas manger, c'est interdit! Si tu manges, tu seras moche, tu ne seras qu'une grosse vache, ce que tu es déjà"

 

Je me réveille en sursaut: Cette voix glaciale me torture depuis bientôt trois ans. Depuis que j'ai onze ans, j'ai décidé de faire un régime et cette voix ne m'a plus jamais lâché.

 

Je me mets assise sur mon lit, je regarde autours de moi, je suis dans une chambre d'hôpital à Sierre. Je virevolte ma tête à droite: un autre lit est entreposé dans lequel ma colocataire de chambre *Alissia* dort, je tourne ma tête à gauche: une grande fenêtre est verrouillée.

 

Je m'appelle Laeticia Roserens, je suis âgée de quatorze ans, je suis en étage pédagogique à l'hôpital de Sierre. D'après le prognostic des psychologues, des médecins et de ma maman, je suis "anorexique, dépressive et suicidaire".

 

Cela fait bientôt trois mois que je suis dans cette prison. Je pèse quarante kilos pour 1m60. Il y a trois autres anorexiques ici " *Alissia*, "*Aurélie*" et "*Sarah*", les autres patients ne sont autres que des adolescents qui ont fait des tentatives de suicide, ont des problèmes de surpoids, ont des tocs. En gros se sont des personnes qui comme moi ont vécu des choses terribles qui les a traumatisés à vie.

 

A l'heure, où je vous écris cette longue partie de mon existance, qui a bien failli me coûter la vie, je suis âgée de vingt et un ans. Je ne me sens pas totalement guérie: physiquement oui car je vais cinquante-deux kilos pour 1m61 mais psychologiquement j'ai encore de la peine à gérer.

Mon but en vous rédigeant cette autobiographie est de vous faire voir à travers MES yeux, ceux d'une anorexique dépressive et de vous offrir un voyage dans mes pensées et dans mon passé dans le but que vous voyez cette maladie sous un autre angle que comme on la perçoit. Souvent, les gens disent ainsi que les médecins disent que l'anorexie est : une cris d'adolescence, une période passagére, un simple régime, un appel au secours......

Malheureusement, ce n'est pas si facile, elle est en tout premier une maladie physique et psychologique très grave qui peut être fatale.

Afin de vous convaincre, je vous offre un billet d'avion qui vous emmenera tout droit dans mon passé pour voir de plus près quel est rééllement ce trouve du comportement alimentaire qui touche au jour d'aujourd'hui une fille sur trois.

Tout a commencé il y a  onze ans.... J'avais alors dix ans

 

CHAPITRE 2 AU COMMENCEMENT

 

vous qui souffrez des tribulations

de la vie, Vous qui avez à combattre et

à peiner, vous qui aspirez à une vie de vérité

réjouissez-vous de la bonne nouvelle

 

L'Evangile du Bouddha

 

 

 

Il neige, c'est magnifique, nous sommes en décembre 1999, cela fait un mois que je vis dans un petit village nommé "Bieudron", dans une immense maison de quatre pièces et demi. C'est un hameau très perdu certes et pourtant très agréable à vivre par son calme et sa sérénité.

Mon réveil sonne, il est temps de se lever pour aller à l'école qui se situe dans un village un peu plus haut appelé "Fey".

Je me dirige à la cuisine, me préparer un énorme petit déjeuner composé de deux tartines beurrées d'une grande quantité de miel et de nutella ainsi qu'une grande tasse de chocolat froid, j'y mets quatre cuillères à soupe de "Cacao".

 

Tout en mangeant, je pense à la seule amie que j'ai là-haut, elle se nomme Gaëlle, elle a de longs cheveux châtains clairs qui lui descendent en bas du postérieur, de grands yeux verts et elle est de taille moyenne. Sa meilleure amis appelée* Nathalie*, me déteste, j'ignore pour quelle raison.

 

J'ouis des pas venant me rejoindre:

 

- Coucou ma puce, tu as bien dormi ?

- Coucou maman, oui j'ai bien dormi.

 

Se sont les seuls mots que nous échangeons. Elle se fait couler un café et saisit une cigarette dans son paquet de marlboro rouge et la savoure.

Après avoir pris mon déjeuner, j'enfile mes chaussures, ma veste, attrape en coup de vent mon sac, salue maman et m'en vais.

 

Il fait un froid de canard ce matin. Les flocons qui tombent me font frissonner. L'arrêt du bus se trouve en haut du village. Une fois arrivée, je m'adosse contre la vieille grange délabrée. J'attends un moment qui me semble un éternité, le bus fait enfin son apparition.

 

- Salut! me dit le chauffeur

- B'jour.

 

Cinq jeunes sont déjà assis, ils parlent ensemble, ils chahutent, ils rigolent ensemble. J'avance tête baissée et m'installe loin d'eux. Personne ne me voit, je suis invisible à leurs yeux remplis de préjugés à mon égard. Ils me voient seulement quand il s'agit de critiquer mon physique, ma façon d'être, ils ont raison après tout: je suis moche, je suis grosse, je suis sale, je suis pire que repoussante, je suis l'horreur numéro 1 de la nature.

 

Très souvent, je pense que le seul moyen d'effacer mes secrets, ma vie et mes ennuis est "la mort". Je n'ai que dix ans or pour moi la vie est déjà synonyme de calvaire.

Le bus se stoppe à Aproz, Gaëlle y grimpe, elle ne s'assoit pas à mes côtés, elle s'installe derrière. Elle ressent la peur que les autres lui reprochent le fait de traîner avec moi.

 

- Salut Laeticia! S'exclamme-t-elle de sa bonne humeur habituelle.

- S'lut! Un simple salut et je retourne dans mon monde, celui des pensées.

 

Vingt minutes plus tard, nous arrivons à Fey. Nathalie est là, elle attend Gaëlle. Je tente de sortir du bus discrètement et passe tout droit. Elle me voit et persifle entre ses dents:

 

- T'as vu Gaëlle, cette pétasse a le même sac que moi!

 

TIRE DE MON JOURNAL INTIME

 

                                                                                                            Vendredi le 20 juin 2001

 

Que la vie est merdique!

Je grossis, ensuite je me dégonfle! Je ne comprends plus rient!

Suis- je jolie, intelligente? Ou suis-je tout le contraire: moche, grosse et débile???

Je ne sais plus où j'en suis, je suis perdue dans une forêt sombre, je ne trouve plus mon chemin!

Dois- je aller à droite, à gauche ou continuer tout droit? Je n'en sais rien.

Que dois- je faire????

                                                                                               Laeticia Roserens 12 ans

 

CHAPITRE 3: SEULES UN SOIR DE NOËL 1999

 

Sur le chemin spirituel, il ne faut rien

chercher qui serait extraordinaire.

L'extraordinaire est dans les

profondeurs de l'ordinaire.

 

Proverbe de Karlfried Graf Durckeim

 

 

 

 

 

 

 

Je me sens si seule et rejetée: on m'insulte non-stop. Je désirerai tant m'endormir et ne plus jamais me réveillée. Pouvoir oublier ce qu'a été ma vie jusqu'à présent.

 

Nous sommes le 24 décembre 1999, la veille de Noël. Dans cette immense maison nous sommes seules à la fêter: maman, Ophélie ma soeur cadette de quatre ans et moi. Cela fait à peine quatre mois que nous sommes en Valais, donc nous ne connaissons pas encore grand monde. Avant de venir ici, nous avons habité près de neuf ans dans les hauteurs du canton de Vaud. Aujourd'hui, nous somme isolées du monde et personnellement c'est très bien ainsi.

 

Nous passons la soirée devant la télévision, lorsqu'enfin minuit arriva. chouette, on peut ouvrir les cadeaux. Faible est le nombre de présents qui se trouvent sous notre petit sapin artificiel. Je déballe mon premier paquet dans lequel je découvre un petit ordinateur instructif pour enfant de la part de maman. Ophélie reçoit la cassette vidéo de "Tarzan" et finalement chacune des deux recevons une peluche et un livre offerts pas une association "aide famille" En recevant ce cadeau, je pense au divorce de mes parents. Des flash me reviennent.

 

Ca c'est passé lorsque j'avais neuf ans.

 

Depuis un certain temps, papa et maman s'évitaient beaucoup, s'ils ne s'évitaient pas, ils se criaient dessus au point de s'envoyer des cendriers à la tête. J'ignorais ce qu'il se passait. L'ambiance à la maison était très tendue.

 

Un jour comme un autre, je rentrais de l'école, la maison était d'un calme étouffant. Le dîner était posé sur la table. Autours de cette table, il y avait maman, papa et Ophélie. Personne ne pipait mot, pas même Ophélie qui était pourtant de nature très bavarde. On aurait presque dit que le temps avait cessé d'exister.

 

J'en avais assez de ce pesant silence, cela m'angoissait. Heureusement, maman brisa ce silence:

 

- Coucou, ma puce, ça c'est bien passé à l'école ce matin?

Elle avait de longs cheveux châtain clair et de magnifiques yeux de couleur variante.

- Oui, ça a été.

Elle resta muette un instant et reprit la parole:

- Ecoute, ton papa et moi devons de parler d'une chose très importante. me dit-elle avec une voix que je n'aimais guère, elle mêlait à la fois l'amertume et l'inquiétude.

- Oui, de quoi voulez-vous me parler? répondis- je le plus naturellement possible.

- Tu sais qu'entre papa et moi, ça ne va pas super bien ces temps-ci.

- Oui, vous vous grondez beaucoup.

- Oui, tout à fait et nous pensons que cette ambiance à la maison ne peut pas continuer, ce n'est pas bien ni pour nous, ni pour ta soeur et toi. Donc c'est mieux qu'on se sépare. Ce qui veut dire que papa aura sa maison et nous nous resterons ici.

 

A l'entente de ces mots, mes yeux se sont remplis de larmes. Je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps. Maman essaya de me consoler, elle me prit dans ses bras et m'a dit:

 

- Ma puce, sache que ce n'est pas ta faute et qu'on t'aimera toujours. Tu pourras voir papa quand tu voudras.

 

Le divorce fut décidé en avril 1999. Je me suis toujours sentie coupable de cette séparation. Depuis cet événement, nous avons eu beaucoup de problèmes d'argent, mais maman s'est battue, s'est sacrifiée plus d'une fois pour que malgré tout ma soeur et moi puissions vivre heureuse et épanouie et je la remercie infiniment.

 

Je reprends mes esprits et me voilà à nouveau devant ma peluche et mon livre. Ophélie et moi remercions maman. Ophélie est épuisée et moi aussi d'ailleurs, nous nous dirigeons chacune vers notre chambre respective pendant que maman, elle, reste devant la télévision et comme à son habitude s'endormira sur le canapé et y restera jusqu'au lendemain matin.

 

 

 

 

 



30/03/2011
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