Je veux changer le monde

Je veux changer le monde

Le jour où Gaïa fit un choix (Extrait de mon roman en cours)

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Nom de code Virus XX20

 

 

Le vieux monde se meurt,

le nouveau tarde à apparaître

et dans ce clair-obscur surgissent les monstres

 

Antonio Gramsci

 

«L'heure est grave chers amis, le Virus XX20 tue chaque jour des milliers de personnes dans le monde. Il est extrêmement contagieux et sa dangerosité ne fait plus aucun doute. Nous vous donnons l'ordre de rester chez vous et de ne sortir qu'en cas de nécessité vitale en vous munissant de votre combinaison de protection, d'un masque et d'une paire de gant qui sont prévus à cet effet. Si vous défiez cette objection, vous payerez le prix de votre impertinence»

 

D'un geste dépité, Aurélie éteint sa télévision avant d'exploser sa télécommande contre le mur. Cela fait trois mois que les nouvelles sont de plus en plus mauvaises au sujet de l'évolution de ce virus inconnu. Chaque mois, les mesures mises en place pour soi-disant lutter contre celui-ci sont de plus en plus contraignantes.

Tout a commencé le 13 mars dernier, un confinement intégral a été imposé, les écoles ont fermé leurs portes, les spots des bars et des pubs ne clignotaient plus à l'unisson, beaucoup de petites boutiques ont mis la clef sous la porte, causant une très importante crise économique dans le monde entier, à l'exception des grandes industries à la renommée mondiale, qui elles, ont continué a prospérer.

Au début, les personnalités politiques assuraient que le port du masque se montrait fortement inutile. Les gens n'étaient autorisés à sortir que pour satisfaire leurs besoins vitaux tels que la nourriture ou les produits d'ordres hygiénique. Durant ces courtes virées, ils devaient garder une distance de sécurité d'au moins deux mètres. Les propriétaires de chiens pouvaient effectuer leurs ballades quotidiennes avec leurs compagnons à quatre pattes. D'ailleurs, certains ont même été jusqu'à adopter un de ces petits canidés pour avoir une excuse valable face aux forces de l’ordre. On interdisait les visites aux résidents des EMS, les vieilles âmes s'éteignaient seuls dans leur lit sans pouvoir dire un dernier Adieu à leurs proches. Aurélie imagine que ces pauvres vieux auraient préféré contracter le virus et profiter de leurs derniers instants en compagnie de leurs familles.

 

A la mi-mai, les cas recensés avaient diminué, les mesures avaient été assouplis, les établissements scolaires avaient rouvert leurs portes ainsi qu'une minorité de petits magasins englobant ceux qui avaient survécu à la déchéance économique. les néons nocturnes des bars, des restaurants et des pubs s'étaient rallumés timidement et la vie avait repris un semblant de normalité.

Néanmoins, après deux mois en isolement, quelque chose avait changé dans l'esprit de l'humanité, au lieu de profiter de ce retour à une existence plus ou moins correct, les gens étaient devenus agressifs avec leurs semblables. Les conflits que ce soit en journée ou en soirée se montraient très récurrents, les bagarres étaient inévitables. Une véritable hostilité s'était emparée d'eux, le monde avait plongé dans un total chaos. Le vrai visage des Humains s'était étalé au grand jour, leur nature primitive s'était réveillée. Comme si cela n'avait pas suffit, on leur avait imposé le port du masque. A présent, la seule liberté qu'il leur reste est celle de se taire.unnamed (3).jpg

En plus d'être envahi par la rancœur et l'incompréhension, ce vulgaire bout de tissu ne permet plus à quiconque de décoder les émotions de leurs interlocuteurs. De ce fait, les conversations sont souvent très houleuses et se terminent parfois en une rift interminable. Littéralement, le monde est devenu fou.



09/02/2021
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