Je veux changer le monde

Je veux changer le monde

petite extrait du nouveau livre que j'écrit "La mort cette inconnue"

. Lorsque j’étais en vie, je me moquais du bien-être de Jack, je ne l’aimais pas, je n’aimais que son argent. Mais aujourd’hui, même sous ma forme de fantôme je ressens un sentiment d’amour, au fond de moi, je pense que je l’aimais, je regrette de ne pas m’être sacrifiée pour lui et ma fille, ils étaient les deux seules personnes qui m’aimaient réellement. J’ai une forte envie de pleurer, or je ne peux pas, plus aucune glande lacrymale ne compose mon corps fait de simple énergie. Je suis immobile dans ce salon qui était le mien à regarder le désespoir de mon cher mari, quand le tourbillon me ramena tout droit dans la chambre à coucher, la photo toujours entre mes doigts.

 

Je me dirige cette fois dans la chambre de Sahra. Elle est sombre, le store est totalement clos, l’odeur est celle du renfermée. Cette chambre est restée intact depuis sa disparition ainsi que la mienne : Le lit est en champs de bataille, un amoncellement de papiers, stylos, cahiers est étalé sur le bureau et son petit doudou rose nommé Pink est enseveli sous la montagne de livres au pied de la bibliothèque. Je tente d’ouvrir le rideau de fer, je ne peux pas, la corde passe à travers mes mains, je répète l’opération plusieurs fois, sans résultat. Mon corps spirituel s’allonge sur le lit de ma défunte fille, j’espérais pouvoir sentir encore son odeur, malheureusement, les ectoplasmes ne sont pas munis de sens olfactifs, ils ne sont munis d’aucun sens.

 

Avec tous ces souvenirs, j’ai failli omettre le pourquoi je suis là : retrouver l’assassin de ma fille et le livrer à la police. Il faut que je trouve comment me manifester pour que les humains prennent connaissance de ma présence. Je réfléchis aux multitudes de films d’esprits que j’avais vus de mon vivant.

Je m’exerce dans cette petite chambre afin de savoir quels sont mes pouvoirs fantomatiques.

J’essaie de faire tomber des objets en les poussant au sol avec mes mains. Rien, tout passe à travers elles. Je tente plusieurs choses, rien, j’en perds patience, enfin je crois. Comment on peut perdre patience quand tous sentiments et toutes émotions sont absents. Ai-je peut-être gardé un petit quelque chose humain. Je suis folle de rage. Soudain, j’entends un assourdissant bruit pas loin de moi, un vase a volé en éclats à dix centimètres de moi. Je crois que j’ai trouvé la solution, c’est ma force de pensée qui me permettra de communiquer avec le monde des vivants. Afin de ne pas trop m’emballer, je fais le test une deuxième fois. Je me concentre le plus possible pour faire tomber une petite figurine en bois posée sur une des étagères de la bibliothèque. Résultat satisfaisant.

 

- Qu’est-ce-qui se passe là-haut ? hurle Jack depuis le bas des escaliers. Je l’entends gravir les marches et débarquer rapidement à l’intérieur de la pièce où je me situe. Il jette un regard sur la petite figurine que j’avais mise à terre quelques instants auparavant.

- La petite figurine que j’avais sculptée à la naissance de Sahra. Se dit-il à lui-même avant de fondre en larmes. Je désirerai tant le consoler, le prendre dans mes bras, partager ce chagrin avec lui, surtout sentir sa chaleur humain, cette chaleur que j’ai perdu en trépassant et en me métamorphosant en esprit.

- Je suis désolée Sahra, j’aurai dû te protéger, l’espoir que tu sois toujours en vie persiste dans mon cœur ma petite fille.

« Son corps n’a donc pas encore été retrouvé » pensais-je.

Je vais prendre les commandes moi-même de la mission qui m’a été confiée. Je vais tenter de retrouver le cadavre de ma fille et mettre la main au plus vite sur le fumier qui lui a retirée la vie. Je commence dès maintenant mes recherches, je jette un regard furtif sur mon mari éploré.

- Si tu savais ce qui est advenue de notre fille, tu pourrais faire le deuil et cesser de souffrir en espérant. T’inquiète pas mon amour, je vais mettre au clair tout ça et tu pourras vivre à nouveau comme tout le monde.

Je commence mes recherches, je rentre dans toutes les maisons où résident les amies de Sahra, afin de voir si l’assassin est intéressé uniquement par les jeunes adolescentes et que sa stratégie d’approche est via internet, les sites de chat, les sites de rencontres….Je commence par sa meilleure amie, Eva.

Je reste immobile devant la maison et lève les yeux sur les fenêtres de l’étage où j’aperçois des flashs identiques à ceux qui viennent des ordinateurs dans le noir. Je pénètre dans la demeure, monte les escaliers et me rends dans la chambre d’Eva. Elle est bien là, les yeux fatigués, rougis, explosés, elle semble avoir beaucoup pleuré. Elle a pleuré la perte de Sahra je suppose, elles étaient si proches, elles se considéraient comme deux sœurs que personnes ne pourrait un jour séparer. Elles ont eu quelques disputes qui les ont conduites à se faire la tête quelques jours pour retomber à nouveau l’une dans les bras de l’autre, c’était très touchant.

Je me place derrière Eva et regarde ce qu’elle fait sur son pc, on dirait qu’elle écrit un blog ou quelque chose comme ça, une chose est sûre elle ne chatte pas. Etant de mon vivant très curieuse, je vois que même en forme ectoplasmique certains défauts sont restés ancrés en moi, j’entame la lecture de ses écrits.

Ma meilleure amie a disparu il y a deux jours. Elle est rousse avec des cheveux très long, elle mesure environ 1m60, elle est de corpulence émaciée. Le jour de sa disparition, elle était vêtue d’un sweat-shirt noir avec le groupe Sex pistols et des jeans bleus clair. Si vous l’apercevez, appelez-moi immédiatement au numéro suivant….

- Sahra où es-tu ? Tu me manques ! dit-elle à voix haute.



13/09/2011
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